English Language Version
Blazon Pellan

Généalogie de la famille Pelland

Les Pelland sont d'origine bretonne. Le progéniteur de la famille au Canada s'appelait Yves Martin dit Penlan. Tous les Pelland et plusieurs Pellant descendent de ce pionnier breton. Les familles Pellan au Canada sont également de souche bretonne, mais d'une immigration plus récente.1
 

Yves Martin serait né vraisemblablement, dans le village de Péaule dans l'ancienne province de la Bretagne. Il y fut baptisé le 8 mars 1655. L'acte se lit comme suit:

Le huictiesme jour du mois de may mil six cents cinquante et cinq, je soubsigné messire Y: Madouas ptre et subcuré de la paroisse de Péaulle certifie avoir baptisé un fils né du légitime mariage de Jullien Martin et Mary Bernard du pontgoudro et luy a impozé le nom de Yves, le parain a esté MireYves Martin ptre la marainne Guillemette Rio de cette paroisse (signé) Y: Madouas ptre Y: Martin

Il est intéressant à noter qu'une Guillemette Rio épousa un certain Jean Martin le 6 novembre 1647 à Péaule. Il reste à savoir s'il s'agit vraiment de la marraine d'Yves Martin.


carte indiquant le village de Péaule

L'Étymologie du nom

Le nom Pelland est dérivé d'un surnom qu'adopta Yves Martin dit Penlan peu après son arrivé dans ce pays. Suivant la coutume de l'époque, il adopta ce surnom pour ce distinguer des autres Martin venus au Canada. Yves Martin adopta ou reçut le surnom de Penlan. L'origine de ce surnom est incertaine. Cependant, une hypothèse semble réaliste: Yves Martin naquit dans le village de Péaule, dans l'ancienne province de la Bretagne. Or, ce village est à peine 15 kilomètres d'une pointe de terre qui se jette dans l'Atlantique. Cette pointe s'appelle la Pointe de Pen-Lan. Le préfix pen, est très répandu sur la littorale de la Bretagne. Il signifie tête ou extrémité en langue bretonne. Lan signifie lande ou terre consacrée en breton, de sorte que Pen Lan signifierait bout de la terre consacrée. En France la famille était connue sous le nom de Martin seul. Au Canada, le nom évolue de Pen Lan à Pènelan. Le « n » serait ensuite assimilé par le « l », pour donné Pellelan. La prochaine étape était la chute ou syncope du « e » entre les « l »s. Il est à noter que depuis, la graphie s'est limitée à trois homographes: Pelland, Pellant et Pellan. Le premier, Pelland, est de loin le plus répandu. Le deuxième se limite à quelques familles du Kansas, Illinois, Wisconsin, Montana, Dakota du Nord, Californie et de l'Alberta. Le dernier a été adopté par le célèbre peintre canadien, Alfred Pellan, qui a laissé tombé son « d » vers 1930. La famille utilisa le nom Martin seul ou avec le surnom Pelland jusqu'au tournant du siècle dernier. Ainsi on trouva des noms tel Wilfrid Martin dit Pelland, ou Alexis Martin dit Pellant. Je n'ai pu trouver une seule famille Pelland dans ce continent qui ait conservé le patronyme Martin au lieu de celui de Pelland. Pourtant, il se pourrait qu'il y en ait une dans l'état de New-York, car vers 1850 une branche utilisait toujours le nom Martin mais jusqu'à ce jour mes recherches pour en trouver la descendance sont infructueuses.

Pour en savoir d'avantage sur l'étymologie du nom Pellan,  je  vous conseille fortement d'aller visiter le site de Jean-François Pellan, généalogiste français. Vous y trouverez une liste d'endroits en France qui  porte le nom Pellan.
 
 
 

  Le drapeau bretonle drapeau de la Bretagne

Le premier Pelland

Yves Martin naquit vraisemblablement à Péaule, village breton à peine 15 kilomètres de Vannes dans le Morbihan le 8 mai 1655. Fils de Julien Martin et Marie Bernard, il porte le même nom que son parrain Yves Martin, prêtre. Ses parents sont dits du village du Pontgoudro. Il avait une sœur aînée, Janne, baptisée le 4 septembre 1653 à Péaule. Aujourd'hui, Péaule compte quelques neuf cents habitants. Le 14 avril 1673 Yves Martin se présenta dans le bureau du notaire Michelon à La Rochelle. Il s'engagea pour aller en Nouvelle-France pour une période de trois ans comme journalier pour le marchand, Arnaud Péré. Il reçut la somme de 60 livres par an, dont 31 livres d'avance. Il est dit demeurant chez Maître Mathieu Bourot, huissier, dans la rue Juifuivye, paroisse de Saint-Barthélemy, La Rochelle. Très peu est connu sur la vie d'Yves Martin pour les années entre son engagement pour la Nouvelle-France en 1673 et son mariage en 1699. Il y a là toute une lacune à combler mais il est difficile de localiser notre Yves. Malheureusement, Yves Martin ne se trouve sur aucun recensement de l'époque.

La Lacune

L'absence d'Yves Martin sur les recensements de l'époque n'est pas étonnant. Il peut s'expliquer de plusieurs façons. Premièrement, les recensements n'étaient pas complets. Il se peut aussi que Yves soit parti dans les pays d'en haut. Nous savons que son employeur, Arnaud Péré, fut condamné par le conseil souverain pour avoir vendu de l'alcool aux Amérindiens. Yves Martin fut-il impliqué dans ce commerce clandestin? C'est une possibilité. Malgré la manque de documentation pour cette période de sa vie, quelques documents ont été sauvegardés. Le 19 juillet 1679 Yves devint parrain de Yves Benoist dit Le Nivernoys, fils de Paul Benoist et Élisabeth Gobinet. La marraine fut Catherine Gendron, fille de Guillaume Gendron. Ainsi, dans cet acte, nous apprenons que Yves demeurait chez Monsieur Le Moyne à Montréal. Cette maison se trouvait à l'angle des rues Saint-Paul et Saint-Joseph, côté nord-ouest.

En septembre 1682, Yves Martin fut blessé d'un coup d'épée accidentel. Lisons le contrat d'entente qui en résulta et imaginons la scène.

Transaction entre René Orieu et Anthoine Jusseaume d'une part et Yves Martin d'autre part, le 30 septembre 1682 Notaire Claude Maugue

Furent présent en leurs personnes René Orieu, soldat de la garnison de ce lieu, et Anthoine Jusseaume, aussy soldat de la dite garnison, d'une part; et Yves Martin d'autre part; Lesquels pour terminer un certain différend et contestations entr'eux menés, sçavoir les dits soldats de présens en prisons de ce lieu pour avoir en battant, poincté d'un coup d'espée le dit Yves Martin, les voulant séparer, dont il seroit incommodé et se fait penser actuellemens chez le sieur Forestier, ont prié le dit Dumas d'agir pour eux et de tascher d'accorder à telles compositions qu'il adviseroit avec le dit Yves Martin, lequel de son costée a prié aussy le sieur Forestier pour soutenir ses intérests en cette affaire et faire les accords qu'il voudroit avec eux, tesmoignant n'avoir aucune rancune contre eux du coup qu'il a reçu, les pardonnant d'un bon cœur. Les dits sieurs Forestier et Dumas, leurs dits procureurs, ont soubz le bon plaisir de Monsieur de Comporte, escuyer et procureur de nos seigneurs les Mareschaux de France en ce pays, par l'ordre duquel les dits Orieu et Jusseaume furent prisonnisés et comme connoissant de leur cause pour le renvoy .... lois par Monsieur le Comte de Frontenac gouverneur, fait les conventions suivantes, sçavoir que le dit Dumas, faisant pour ès à leurs noms et de leur consentement a offert au dit Sr Forestier au dit nom et comme procureur du dit Martin, la somme de trente livres pour tous dommages et intérest du dit Martin, qu'ils seront obligés solidairement l'un pour l'autre de payer au Sr Forestier, et ce pour le remettre en entière guérison, autant que faire se pourra, et aussy promettant de payer le Sieur Foublange pour la hardie qu'il a fait au dit Martin, sans que les dits Orieu et Jusseaume soyent obligez à autre chose pour la nourriture et travaux de chirurgie que ce que dessus, ce qui a esté consenty par le dit Forestier au dit nom de procureur et qu'il a fait agréer personnellement par le dit Martin. Car ainsy & Promettant & Obligeant et Renonçant & Fait et passé au dit Montréal, en la maison du Sr Forestier où je me suis transporté et en la dite prison où je suis aussy allé avant pour prendre leur déclaration au suivit cy dessus. Fait ce 30e septembre 1682, présence de Jean Maumanibe, Me menuisier et soldat de la dite garnison et de Sr Abraham Bonas, tesmoins soubsignez; avec le dit Sr Forestier, cy dites partyes, ny le dit Dumas déclarent ne sçavoir escrire ny signer de ce enquis suivant l'ordonnance. Une ligne et demy raturée de nulle valleur. Nonobstant la solidarité de l'un pour l'autre, le dit Sr Forestier prend le dit Orieu pour le tout sans toutefois préjudicier à la dite solidarité, ce qui a esté accordé par le dit Dumas au dit nom.

Signé;

A Forestier        Jean Armand Bona          Maugue
 
 

Église de Berthier

paroisse Ste-Geneviève, Berthierville

Nous ignorons ce qui amena Yves Martin à Berthier, mais il s'y trouva vers 1698. C'est là qu'il rencontra la famille de Jean Piet dit Trempe la crouste, ancien soldat du régiment de Carignan-Sallières, compagnie de Monsieur de Saurel. Jean et son épouse, Marguerite Chemereau ou Chambreau, eurent six enfants, dont Marie Piet (Piette). Marie naquit à Sorel le 23 juin 1675 et fut baptisée le même jour. Elle avait donc vingt-trois ans lorsqu'elle rencontra son futur époux, Yves Martin. Ce couple fit passer un contrat de mariage devant un missionnaire récollet, le père Michel, le 3 mars 1699. Puisque ce contrat fut rédigé sous seing privé et non par un notaire, il reste impossible à trouver. Pour comble de malheur, les registres paroissiaux de l'époque ont été détruits dans un incendie2. C'est ainsi que l'acte de mariage de ce couple, ainsi que les actes de baptêmes de leurs trois premiers enfants ont été perdus à jamais3 . Pourtant, le couple fut marié peu après la date du contrat.

Yves Martin reçut une concession de terre à Berthier le 25 novembre 1709. Cette concession était sise au long de la rivière Bayonne et mesurait trois arpents de front sur quarante de profondeur. La rente seigneuriale était due la fête de Saint-Martin, soit le 11 novembre de chaque année. Yves devait " payer quatre livres et deux chapons vifs de rente seigneuriale ou trente solves par chaque chapon, et un sous marqué de cens pour la ditte concession et cinq livres pour la ditte commune ".4 Ses voisins étaient Antoine Joly et François Boucher.

Yves et sa femme Marie Piet, eurent au moins huit enfants:

i) Marie serait née vers 1702, elle mourut le 2 juin 1716 à l'Île Dupas âgée de 14 ans.
ii) Jacques m. Ursule Durand 3 février 1747 à Lanoraie. Pas d'enfants. iii) Jean-Baptiste mourut à Berthier âgé de 75 ans le 24 février 1779. iv) Marie Anne Martin fut baptisée à l'Île Dupas le 13 août 1705 m. Michel Boucher 24 novembre 1727 à Berthier et mourut le 24 décembre 1783 à l'Île Dupas.
v) Marie Geneviève Martin fut baptisée à Sorel le 23 mars 1709 m. Alexis Boucher 25 février 1732 à Berthier et décéda à Berthier le 29 mars 1778.
vi) François Martin naquit à Sorel le 4 mars 1711 m. Thérèse Laporte 10 avril 1741 à St-Sulpice et mourut le 3 octobre 1783 à Berthier. vii) Pierre Martin fut baptisé à Sorel le 4 mars 1713 et mourut deux ans plus tard le 24 février 1715 à Sorel.
viii) Pierre Louis Martin, le benjamin de la famille, naquit le 25 août 1715 m. Catherine St-Martin 26 janvier 1739 à Lanoraie et mourut le 15 avril 1776 . La plupart des Pelland descendent de ce fils cadet. J'ai plus de 2 800 Pelland qui descendent de lui.

C'est en 1728 qu'Yves meurt.
In nomine Patris et Filii Doue d'ho pennigo ennti
 

Deuxième génération

La famille de François Martin Pelland et Thérèse Laporte:

i) Marie Thérèse née 4 juillet 1742 à St-Sulpice d. 15 juillet 1742 à St-SulpiceMarie Josephe m. Joseph Lambert 13 juin 1768 à Berthier ii) François Martin né 26 mai 1743 à Île-Dupas m. Geneviève Boucher 15 février 1762 d. octobre 1778 à l'hôpital de Fiskhill NY. Il était lieutenant dans l'armée américaine, où il était connu sous le nom de Lt Francis Martin.
iii) Jean-Baptiste né 26 juillet 1751 à Berthier m. Ursule Masse 20 juin 1782 à Berthier d. 26 février 1833 à Berthier.
iv) Pierre né 28 juin 1753 à Berthier d. 11 juillet 1753 à Berthier.
v) Rose Marie née 3 décembre 1754 à Berthier d. 7 septembre 1759 à Berthier.
vi) Angélique Marie née 12 septembre 1756 à Berthier d. 28 septembre 1756 à Berthier.
vii) Joseph m. Marie Fourré-Vadeboncoeur 5 février 1776 à Berthier d. 6 novembre 1815.
viii) Augustin né 13 septembre 1757 à Berthier d. 4 août 1758 à Berthier. Anonyme né et d. 16 mai 1759 à Berthier.
ix) Angélique née 15 août 1760 à Berthier d. 24 août 1760 à Berthier. x) Ambroise né 23 avril 1762 à Berthier m. Josephte Dandonneau 27 novembre 1786 à Île-Dupas d. 3 novembre 1818 à Ste-Elisabeth.

La famille de Louis Martin Pelland et Catherine St-Martin:

i) Pierre né 1739 m. Thérèse Fagnant 4 février 1765 in Berthier d. 19 septembre 1823 à Berthier.
ii) Joseph Ambroise né 1746 m. Élisabeth Savoie 1 février 1773 à Berthier d. 22 avril 1812 à Berthier.
iii) Catherine née 1749 m. François Lavallée 22 janvier 1772 à Berthier d. 30 janvier 1826 à Berthier.
iv) Rose née 1750 m. Joseph Vanasse 8 avril 1771 à Berthier 2m. Joseph Bastien Vanasse 12 février 1777 à Maskinongé.
v) Marie Céleste née 26 octobre 1752 à Berthier décédée jeune.
vi) Marie Céleste née 26 février 1753 à Berthier d. 8 mars 1753 à Berthier.
vii) François Marie né 6 mars 1754 m. Geneviève Brisset-Dupas 19 février 1776 à Berthier d. 27 mars 1776 à Berthier.
viii) Joachim né 27 mai 1756 à Berthier 1m. Anastasie Levron 8 novembre 1779 à Berthier, 2m. Marie Angélique Plouffe 9 septembre 1822 à Berthier d. 11 avril 1832 à Berthier.
ix) Marie Madeleine née 28 juillet 1760 à Berthier. Marie Françoise née 28 juillet 1760 à Berthier.
x) Françoise née 26 octobre 1761 à Berthier d. 14 mars 1765 à Berthier.

La première génération née au Canada allait se fondre avec les autres Canadiens pour contribuer à la fondation du peuple canadien-français. Ces gens parlaient un français beaucoup plus normalisé que celui utilisé par leurs confrères français. Des Européens de passage ici ont souvent remarqué que la qualité du français parlé au Canada était supérieure à celle de la France. Les Canadiens ont développé leurs propres coutumes et croyances.
 

vieux pont couvert sur la rivière Bayonne

Lt François Martin Pelland

L'esprit aventureux que possédait notre ancêtre, Yves Martin, fut transmis à sa postérité. François Martin Pelland, petit-fils d'Yves, fut lieutenant dans l'armée américaine durant la révolution. Au début il faisait parti du régiment de Livingstone dans les 4ième et 8ième compagnies au rang de deuxième lieutenant. Plus tard, ce régiment fut fusionné au régiment de Hazen, où François fut promu au rang de lieutenant dans la 17ième compagnie le 6 mai 1777. François décéda à l'hôpital de Fiskhill NY en octobre ou décembre 1778. Sa veuve épousa Félix Victor Caseneuve, un autre soldat dans l'armée américaine. Ce mariage fut revalidé à Berthier où l'on baptisa les enfants de François qui naquirent aux État-Unis. Le gouvernement américain accorda des terres aux anciens combattants canadiens dans le comté de Clinton dans l'état de New-York. La famille de François avait droit à une rémunération du gouvernement américain mais ne l'a reçue jamais.

Quelques contrats à lire

Contrat de concession de Pierre Pennelant

La supplique de Louis Martin Pelland

Le seul Pelland à être accusé de meurtre. Il a beaucoup de descendants aux É-U.

Abandon de Jean Piet à ses fils et gendres

Yves Martin reçut de la terre.

Abandon des enfants de Marie Piet

1 Pierre Pellan, originaire de St-Malo, est venu au Québec au début du siècle. De plus, il existe une petite branche de notre famille qui utilise l'orthographe Pellan au Québec. Le célèbre peintre, Alfred Pellan, est né Pelland et descend de Yves Martin. 2 Le général Murrray fit incendier le village de Sorel la nuit du 22 août 1759. 3 Il s'agit des trois aînés, Jean-Baptiste, Jacques et Marie Martin. 4 Contrat de concession de terre à Yves Martin dit Penelan le 25 novembre 1709, Daniel Normandin, notaire. 5 C'est dans cet acte qu'on trouve la première attestation du surnom de Pellelan.